Payer les propriétaires pour qu'ils conservent leurs terrains en forêt. Les contractants de cette mesure recevraient un "loyer" tant que la preuve est faite qu'ils conservent les forêts. Pour que cette mesure soit attrayante, les sommes doivent être équivalentes ou supérieures aux bénéfices du défrichement et de la mise en culture, en prenant en compte la hausse du prix des matières agricoles. Le coût s'élèverait à 2 600 à 4 300 dollars/hectare (1 700 à 2 700 euros/h).

    Cette démarche s’inscrit dans la poursuite du « mécanisme pour un développement propre » du protocole de Kyoto, même si la protection des forêts tropicales n’est pas incluse dans ce mécanisme. Pour en savoir plus.

    Une réduction de la déforestation de 50% sur 25 ans coûterait ainsi entre 17 et 28 milliards de dollars (11 à 18 milliards d'euros) contre 30 milliards (20 en euros) pour la capture/séquestration du CO2.

    Pour que cette solution soit pérenne, il faut pouvoir contrôler que le couvert forestier des surfaces contractualisées soit effectivement maintenu. La surveillance satellitaire et la participation active des États et d'autres organismes internationaux permettraient de mettre en place un tel contrôle.

    Un tel projet, encore expérimental, qui aurait de nombreux effets positifs: lutte contre le changement climatique et aide au développement des pays du sud. De plus, si le cahier des charges précise que seules sont concernées les forêts "naturelles", et non les des plantations d'arbres (Jatropha, palmiers à huile), cela protégerais aussi la biodiversité et les écosystèmes de ces "hot spots". Encore faut-il parvenir à identifier les propriétaires et à s’assurer que ce sont bien les véritables propriétaires. Et cela n’est jamais une mince affaire.

Sources: Luc ANDRE, 25/07/08. Payer pour épargner les forêts, une solution plus rentable pour diminuer la pollution au CO2. AFP. Document original de l'IIASA (pdf en anglais).