Rappelons qu’une espèce invasive est une espèce animale ou végétale « étrangère » qui colonise artificiellement un nouveau territoire grâce à l’homme. Cette invasion peut-être due à une action volontaire (ex : introduction d’écrevisse américaine en France), à une introduction clandestine (ex : les crépidules fixées sur la coque des bateaux), à une erreur technique (ex : Caulerpa taxifolia en méditerranée) ou à une bonne volonté malvenue (libération des tortues de Floride).

Si cette introduction dans un nouveau territoire ne se solde pas par la mort, l’espèce exotique s’installe. Lorsque ses effectifs explosent et qu’elle commence à modifier le milieu, on parle alors d’espèces invasives. Cette espèce menace désormais les autres espèces indigènes par sa compétition avec les ressources et la modification du milieu qu’elle entraîne.

Remarque ; certains font la distinction entre « espèce invasive », qui correspond à la définition présentée ici, et « espèce envahissante », qui désigne des espèces indigènes dont la stratégie naturelle est de se multiplier pour étouffer les autres espèces (ex : les résineux).

La croissance continue et accélérée des échanges transnationaux multiplient les introductions d’espèces étrangères potentiellement invasives.

Certains pays de l’UE ont déjà mis en place des mesures pour enrayer ce phénomène, mais il n’existe aucune harmonisation européenne. Pour atteindre son objectif d’enrayer l’érosion de la diversité en 2010, l’UE souhaite remédier à cela, car les espèces ignorent les frontières nationales.

Les moyens d’actions envisagés sont, entre autres :

·         Système d’alerte

·         Intégration juridique des espèces invasives

Source :

S. Casalonga, 1/12/08. Espèces invasives : vers une stratégie européenne, Journal De L’Environnement (JDLE) [disponible en ligne à www.journaldelenvironnement.net ]

Chiffres marquants

Espèces allogènes en Europe : 10 822.

10 à 15% d’entre elles auraient un impact négatif sur l’économe ou l’environnement.

Coût estimé du contrôle et de la réparation des dommages : 12 milliards d’euros / an.

Réflexions

Cet engagement clair de l’UE donnera sans doute plus de poids à la prise en compte du risque des espèces invasives, non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour la santé humaine et l’économie.

En effet, des espèces comme la Berce du Caucase ou l’Armoise provoquent des allergies pouvant être graves, tandis que la Jussie perturbent la navigation et impacte le tourisme et la pêche de loisirs.

On peut donc espérer que les recommandations scientifiques et écologiques soient mieux entendues et que les efforts des collectivités engagées dans une lutte contres ses espèces soient mieux valorisées.

Ce document apporte aussi une info intéressante quant à la valeur économise de la biodiversité : 12 milliards €/an (!) pour la seule lutte contre les effets négatifs des espèces invasives.

Plus d’informations :

Projet européen DAISIE : Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe.

Illustration: Furryscaly.