A la découverte de mon jumeau virtuel.

Plus récemment, je me suis mis à la recherche d'un emploi et j'ai décidé de m'assurer que lorsqu'un recruteur me googlizerait, il devait me trouver. Parallèlement, j'étais en charge de la communication de l'Association des Étudiants en Sciences de La Rochelle et je constatais sa cruelle présence sur le web, rare et dévalorisante: les squelettes à l'abandon de ses anciens sites internet et des informations antédiluviennes.

Mais comment faire pour corriger cet état de fait ?

Et hop, j'ai bondi sur les forums, dossiers, billets de blog qui traitaient d'identité numérique, d'e-reputation, de Personal Branding et autres avatars virtuels. J'ai notamment lu avec attention les écrits de Cavazza et du projet Doppelganger. Vous pouvez trouver un échantillon de ces lectures sur mon delicious à Identité.

Édifiant de découvrir les erreurs désastreuses de certains et par la même les risques d'internet. Les rumeurs, les faux-pas et les mauvaises langues sont métamorphosés en monstres immortels par l'alchimie de la toile !

Médisances sur internet, trouvé sur Altaïde.

Nymphe numérique

Je devais donc agir, et avec prudence, pour faire vivre, positivement, mon association sur le net et pour construire et contrôler ma propre identité numérique.

En ce qui me concerne, j'avais deux avantages: pas d'homonyme et une virginité numérique presque totale. J'ai donc commencé à envoyer des ambassadeurs triés sur le volet s'établir dans la matrice. Premières cibles, les terrains dangereux: la sphère privée. Mails adaptés aux situations, avatars et pseudo tout d'abord, Facebook, Myspace, Copains d'Avant ensuite. C'est ici que l'on baisse sa garde, que nos amis (toujours ?) viennent tagguer nos murs d'un petit "Souviens-toi..." nostalgique ou d'une anecdote plus scabreuse.

Carte de l'identité numérique par B. Devauchelle, sur Veille et Analyse TIC (CC).

Donc je me suis créé des profils pour occuper cet espace, y avoir un œil et par la même occasion être visible et étendre mon réseau. Ces profils s'adressent bien au grand public et ne recèlent donc rien de vraiment privé. J'y montre ce que je montrerais à une première rencontre, pas à des intimes.

Vous me voyez en T-shirt. Je suis Greg.

Si vous voulez un défouloir pour délire, créez plutôt un second profil où vous avancerez masqué, reconnaissable uniquement par vos intimes.

Vous me voyez masqué, en gogo-danseur. Je suis NeverWinterLight.

Seconde cible, la sphère pro. Objectif: être visible, être pro, occuper l'espace. Et donc une plongée dans les LinkedIn, Viadéo et autre Xing, avec une stratégie markéting avouée. Nous entrons là dans le domaine du Personal Branding, de l'identité instrumentale. Je veux que vous me voyez, mais uniquement ce que je veux et comme je le veux, car vous êtes peut-être mon concurrent, mon futur patron. A ce propos, je tiens à souligner l'efficacité de Ziki, qui m'a propulsé immédiatement en haut des résultats Google. Un très bon agrégateur d'identité numérique à mon sens. Un excellent retour sur investissement (plus que LinkedIn). S'il n'y en a qu'un, prenez celui-ci.

Vous me voyez en costard-cravate, sourire colgate aux lèvres. Je suis M. Macqueron.

Dernière cible, bonus: les profils sociaux musicaux, vidéo, etc. Je les crée et leur donne un peu de contenu. Pas trop, juste de quoi les utiliser comme relais de propagation, sans apporter trop de données gratuites aux markéteux

Un papillon qui volait sur les électrons

Ça y est j'ai installé des têtes de pont sur le net. Mes ambassades répandent la bonne parole. Il ne reste plus qu'à prendre mon envol et affirmer avec force et contrôle ce que je suis, ce que je pense, ce que je veux.

Je butine donc les blogs et y dépose le pollen de l'opinion, du savoir personnel, je reviens pour voir comment évoluent les fleurs visitées. Je condense tout ceci sur mon propre blog emploi (un jour pro) et j'y attire d'autres papillons.