Regardons la machine, d'abord. Un énorme cube d'acier avec une ouverture ou circule des barres de fer sur lesquels les usagers enfilent boîte, de conserve, cannettes, bouteilles... Ces objets son ensuite emportés à l'intérieur de la structure, où ils sont photographiés et pesés pour être reconnus. En fonction de la matière (verre, aluminium) et du poids, la "récompense" est calculée.

Recycling Boxes


    Est-ce vraiment nouveau ? Pas sûr. Je ne parle pas de la consigne "à l'ancienne" comme l'on connu nos grands parents ou que j'ai observé au Sénégal, où les objets consignés sont, après reconditionnement, réutilisés. Le coup de la logistique (collecte et transport sans casse, nettoyage...) est le plus souvent inintéressant pour les industriels, face aux faible coût des matières premières (cf wikipédia, Recyclage (1)) . Non, je parle tout simplement d'un système dans lequel le consommateur qui fait l'effort de trier ses déchets et de les apporter aux centres de tri est rémunéré.

    Qu'est-je observé lors de mon périple en Allemagne et en Scandinavie de l'été 2007 ?
    Sur chaque bouteille, cannettes et autres, figurent un code-barre et un "prix", variable suivant le produit et son poids (une bouteille de cola de 2 L rapporte plus que celle de 1,5 L). En Suède, ce prix est même indiqué en couronne suédoise ET en couronne norvégienne ! Eux, ils sont vraiment dans une logique transfrontalière (mais il y a des raisons historiques).

              Machine à recycler suédoise (désolé pour la mauvaise qualité). Photo: G. Macqueron, 2007.
    Ensuite, à l'entrée de chaque grande surface, un espace est consacré au tri et à la collecte des déchets. Un peu comme chez nous, il y a 3-4 orifices de couleurs différentes accompagnés de consignes de tri imagées. On met les bouteilles, par exemple, les unes après les autres dans l'orifice correspondant et celles-ci sont identifiées (par le code-barre), comptées et compactées. Un ticket sort alors avec le montant "gagné" en bon d'achat pour le magasin. C'est claire, ces machines sont bien plus perfectionnées, pratique (et même esthétique) que la monstruosité présentée au JT, jugez plutôt sur ce billet de Globetrotteuse (2).
Ce sont donc directement les grandes surfaces qui prennent en charge les infrastructures de la collecte et du tri, et non comme chez nous les collectivités, et donc les contribuables. C'est ce que les suédois appellent le partage des responsabilités (3). Le principe pollueur-payeur est donc appliqué à la source des déchets et peut agir plus efficacement contre le suremballage.

    Autres intérêts du système: pas une cannette ne traine en ville, tout est ramassé (4) par les plus pauvres qui tirent là une petite ressource de revenu.

    Recyclage, équité, propreté, aide aux démunis, bref un mode de traitement des déchets durable !

   C'est bien loin de ce qui a été présenté comme une première (qui intéresserait la chine !) à ce 13H.

Sources:

(1) Contributeurs à Wikipédia. Recyclage [Internet]. Wikipédia, l'encyclopédie libre; 2008 oct 23, 11:25 UTC [cited 2008 nov 7]. Disponible à l'adresse: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Recyclage&oldid=34605114.
(2) Tsemaye Opubor Hambraeus (trad. L. Rousseau), 15/06/2005. Le recyclage en Suède: pas seulement l'affaire des ménages, Sweden.se, the official gateway to Sweden http://www.sweden.se/templates/cs/Article____12091.aspx
(3) Globetrotteuse, 18/04/2008. Recyclage à la suédoise, Paperblog http://www.paperblog.fr/635020/recyclage-a-la-suedoise/
(4) Patojo, mars 2008. Le recyclage en Suède, monnuage.fr http://www.monnuage.fr/point-d-interet/1061

Illustrations:
Picapp.com, Recycling Boxes Content © 2008  Corbis
G. Macqueron, 2007.