Un milieu très divers

    Le monde de l'environnement professionnel est relativement récent et s'est traduit par une multiplication et une diversification des métiers "verts" qui souligne la multiplicité des enjeux environnementaux.

    Les secteurs d'activités concernent la prévention des risques, la protection de la nature, la recherche, le traitement des nuisances et pollutions, la qualité environnementale, etc.

    Par conséquent, les formations, elles-mêmes, sont  très nombreuses, commençant avec des CAP et allant jusqu'à des masters et des écoles d'ingénieurs, en passant par les BTS et les Licences Pro.

Vous pouvez trouver plus d'info sur ces formations dans la revue Parcours "Nature et Environnement" de l'ONISEP.

Intervention de E. BERAT, ingénieur d'étude à la DASS, Service Santé et Environnement


    La prise en compte de l'impact entre la santé et l'environnement occupe une place assez importante au sein de la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS). Celle-ci agit notamment dans le cadre de la qualité des eaux potables, de l'environnement intérieur (qualité de l'air, salubrité...) et de l'environnement extérieur, à travers l'urbanisme, les stations d'épuration (STEP) les ondes électro-magnétiques, etc.

   Les DASS recrutent donc, par concours, des professionnels de l'environnement depuis le niveau bac (agent de prélèvement) jusqu'à l'ingénieur d'étude sanitaire bac+5, en passant par les techniciens sanitaires (BTS, IUT). Ces personnes suivent alors une formation complémentaire d'un an au sein d'une école de Santé.
    Pour les ingénieurs, un profil généraliste est recherché, de sorte à être capable d'appréhender toutes les situations et la diversité des enjeux environnementaux.

    Note, avec la RGPP 5réforme Générale des Politiques Publiques), le recrutement se fera plutôt par la voie contractuelle et il y aura peut-être plus de recrutement qu'actuellement.

Intervention de G. Garbaye, Conseiller en environnement, libéral

    La majorité de son travail consiste en la rédaction de rapports imposés par la réglementation environnementale. Ces rapports présentent la prise en compte de l'environnement (étude d'impact, mesures atténuatrices et compensatrices...) dans des projets en lien avec les Plans Locaux d'Urbanisme (PLU), les zones Natura 2000, les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE), etc.

    Ces rapports exigent donc de bonnes connaissances naturalistes (botanique, ornithologie, etc.) pour la réalisation de relevés de terrain et la caractérisation de l'état initial, des connaissances en évaluations des impacts (écologie, gestion des risques...), en droit de l'environnement et en gestion de projet.

    A titre d'exemple, la formation de  G. Garbaye, qui exerce de manière libérale, est: IUT Hygiène et Sécurité puis études universitaires en biologie jusqu'à la thèse.

Intervention de M. Pénac, dirigeant d’une entreprise de recyclage :

Les entreprises du recyclage

    Les entreprises du recyclage sont essentiellement des PME, allant de 3-4 personnes à 200 salariés. Ces PME sont le plus généralement spécialisées dans quelques domaines, comme les huiles alimentaires, le compostage, etc. Cependant, toutes ont les mêmes problématiques : la collecte et la transformation des déchets et le négoce des matières, souvent dans des marchés internationalisées.
    Ces petites PME évoluent dans un secteur très dynamique et innovant.
    Contrairement à ce que les citoyens pourraient penser, les déchets retraités par ces PME sont issus à 90% du monde industriel, les communes préférant recourir à l’incinération (avec valorisation énergétique) ou à la mise en décharge. Cependant, elles ont désormais tendance à recourir de plus en plus au recyclage.

Un problème de formation

    Les entreprises recherchent de la main d’œuvre très peu qualifiée ainsi que des chefs d’équipe pour encadrer de petites équipes jusqu’à des stations entières.

    La rareté des formations dédiées à ce secteur a contraint ce milieu professionnel à mettre en place des formations continues ou en alternance. Les niveaux de ces formations vont du CAP jusqu’à des spécialisations de master, parfois non reconnus par les rectorats mais appréciés par la profession.
    Par conséquent, les parcours des personnes embauchées sont très divers.

Intervention de Mme Razafindrambao, animatrice en réserve naturelle.

Les réserves naturelles en France

    La Fédération des Réserves Naturelles de France (RNF) regroupe 327 réserves qui emploient 700 salariés.
Leurs objectifs communs sont :
·    Protéger
·    Gérer
·    Faire découvrir

    Les Réserves Naturelles Nationales relèvent de l’autorité du préfet, tandis que les Réserves Naturelles Régionales dépendent du président du Conseil Régional. Un comité consultatif de gestion désigne un organisme gestionnaire qui prend en charge les réserves. Celui-ci peut être un établissement public (Parc Naturel Régional, collectivités) ou une association.

Le métier d’animateur nature

    Ses activités principales sont l’animation :
·    Accueil du public et sensibilisation
·    Conception de projet pédagogique avec des enseignants
·    Réalisation de ces projets
·    Conception d’animation pour les acteurs locaux (club nature, manifestation, chantier nature…).
·    Réalisation de support de communication (poster, plaquette, journal et site internet)
·    Participation aux projets du réseau RNF, comme l’Éducation à l’Environnement avec les GRAINES.

    Dans les petites réserves, l’animateur se chargera aussi des tâches de surveillance et d’application du règlement, d’entretien et d’aménagement du site, du suivi scientifique (inventaires).

Pour devenir animateur nature

    Les formations sont :
·    BPJEPS « loisirs pour tous », option éducation à l’environnement (anciennement BEATP). Niveau Bac.
·    Brevet de Technicien Supérieur Gestion et Protection de la Nature (BTS GPN), option animation. Niveau Bac+2.
·    Licence Pro Développement du patrimoine naturel, spécialisée en médiation scientifique et éducation à l’environnement. Niveau Bac+3.
·    Master spécialisé dans le domaine de la réserve (ex : Paléontologie en réserve géologique). Niveau Bac+5.
·    Éducateur Nature Environnement par le GRAINE.
·    Eco-conseiller. Niveau Bac+5.

Questions-réponses :

Formations

    Dans une grande majorité des cas, les salariés de l’environnement ont reçu une formation dans un cœur de métier particulier (commerce, industrie, électrotechnique…) puis se sont « verdis » à travers une spécialisation dans l’environnement. Dans le ces des poste de management, d’encadrement, la situation est différente.
On semble se diriger vers des formations d’accompagnement après des cursus plus généralistes et plus divers, plus « conventionnels ».

Bureau d’études

    Les bureaux d’études sont en générales des antennes départements spécialisés de grands groupes nationaux ou sont plus généralistes (urbanismes, etc.). Les bureaux d’études d’impact en environnement emploient surtout du personnel issu de formation en biologie.
    Les compétences recherchées sont plutôt pluridisciplinaires (gestion de projet, communication, scientifique et techniques, réglementaires) et s’acquièrent « sur le tas ». En ce qui concerne les compétences naturalistes, c’est la pratique du terrain et l’investissement associatif qui apportent l’expertise requise.

Des chiffres

    Le recyclage représente 1000 à 1500 PME en recrutements réguliers. Cela représente 20 à 30 000 personnes.

Nombres de salariés dans l’environnement :
 
Traitement des déchets                 100 000          
Dont :    Recyclage                          33 000      
             Élimination                         66 000      
Traitement des eaux usées              80 000          
Espaces naturels et Espaces verts     20 000          
Nuisances sonores                           10 000          
Traitement des pollutions                   6 000          
Réhabilitation des eaux et sols            1 500          
Énergie renouvelables                      39 000    En 2004      
                                                    115 000    En 2010 (projection)    

    Selon une étude Aquitaine/APEC, le secteur le plus porteur est celui de la gestion des eaux et des déchets, tandis que celui des espaces naturels offre peu de débouchés. Par ailleurs, il y a une augmentation importante du nombre de cadres (APEC : 2000 offres en 2008).
    La crise économique pourrait favoriser le recyclage, ainsi que la mise en application des textes législatifs européens ou issus du Grenelle de l’Environnement (Taxe sur les Activités Polluantes TGAP, hausses des taxes en Europe sur le coût de la tonne mise en décharge).
    Le secteur du déchet souffre d’un déficit d’image qui rend difficile l’établissement d’entreprise sur de nouveaux sites, ce qui ralenti un peu le développement de ce secteur.

Notes :

BEATEP : Brevet d’État d’Animateur Technicien de l’Éducation Populaire, cf. Ministère de la Jeunesse et des Sports.

GRAINE : Groupement Régional d'Animation et d'Information sur la Nature et l'Environnement.