La coordination de projet coopératif, vous connaissez ?

Surement, au moins l’un de ses produits : les logiciels libres (open source) ou, si vous êtes des habitués de la plateforme Régionsjob, les débats du mois et leurs synthèses.

Plus de précisions ? Avec plaisir. Comme je l’expliquais récemment, j’exerce à présent les fonctions de chargé de mission “Zones Humides Infos” à la SNPN. Zones Humides Infos, ou ZHI, c’est une revue sur, comme son nom l’indique, un type particulier de milieu aquatique. C’est surtout le bulletin du Groupe Zones humide informel (GZHI), le fruit d’un travail coopératif d’experts bénévoles très impliqués dans les zones humides.

C’est là toute la spécificité du projet.

Couverture de la revue collaborative

Zones Humides Infos, une œuvre collaborative © SNPN

Une gestion de projet traditionnelle est basée sur une économie de la rareté (autrement dit, comme notre système économique). C’est donc dans la maîtrise des ressources et des contraintes que tout se joue. Ce type de fonctionnement est parfait pour de grands projets industrielles ou technologies (avion, TGV, pont…) qui engagent et impactent très fortement un grand nombre de personnes.

Ici, il s’agit au contraire de projet coopératif. On fonctionne alors non pas dans une économie de la rareté, mais dans une économie de l’abondance. Ça existe, ce type d’économie ? Tout à fait, en particulier dans le domaine des œuvres intellectuelles ou numériques.

C’est le fameux :

Si je te donne un pomme, je ne l’ai ai plus. Si tu la consommes, tu n’en as plus.
Si je te donne une idée, nous avons tous les deux cette idée. Si nous l’utilisons, nous l’avons toujours.

Dans ce type de système, la clef est de gérer non pas les ressources et les contraintes, mais les opportunités. Et cette gestion passe par les personnes, par un réseau qu’il faut animer.

C’est ainsi que s’élabore chaque numéro thématique de ZHI : j’anime une tête de réseau, le GZHI, je recherche des contributeurs bénévoles (rédacteurs, photographes, relecteurs…) en étroite collaboration avec le groupe, rassemble leur travail et –à la fois secrétaire de rédaction et maquettiste– transforme ces connaissances / réflexions / expériences individuelles en un produit de savoir collectif, le numéro de Zones Humides Infos.

Nous construisons donc, par la mise en œuvre d’une intelligence collective, un savoir collectif formalisé qui s’exprime au travers des bulletins du Groupe Zones humide.