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samedi, novembre 6 2010

Comment les chauves-souris voient l'eau dans le noir [Vidéo]

Voici en vidéo la première étude qui explique comment les Chiroptères reconnaissent? les étendues d'eau dans l'obscurité: elles "s'écoutent dans le miroir" de l'eau.



Observer comment une chauve-souris repère une surface d'eau dans le noir pour y boire. Mis en ligne sur YouTube par NatureVideoChannel

L'expérience filmée ici montre que les chauves-souris utilisent, par écholocation, la fraction de leurs ultrasons qui est réverbérée directement vers elles par une surface plane et lisse: une plaque métallique ou, dans la nature, un plan d'eau.

Ce comportement est instinctif, car l'expérience démontre que même des jeunes n'ayant jamais vu de l'eau réagissent de la sorte en présence d'une plaque métallique mimant une mare d'eau.

On peut imaginer que cette découverte ait des applications dans la mise en place de mesures correctives pour protéger les Chiroptères. Par exemple, des films plastiques de serre pourraient être rendus rugueux pour éviter que ces organismes menacés, mais utiles, ne s'épuisent à tenter de "boire" à leur surface.

mercredi, novembre 3 2010

Modifier le fonctionnement des éoliennes réduirait fortement la mortalité des chauves-souris

Selon une étude américaine, une simple modification du fonctionnement des éoliennes lors des périodes de migration des chauves-souris pourrait réduire significativement la mortalité de ces Chiroptères, indicateurs de la qualité écologique des milieux naturels.

Les éoliennes sont une source d'énergie renouvelable et sans carbone mais posent un certain nombre de problèmes, notamment pour la faune. Les pales en mouvement sont en effet la cause de collisions fatales pour les Oiseaux, mais aussi pour les Chiroptères.

Or les chauves-souris sont des organismes menacés et protégés qui jouent un rôle dans la régulation des ravageurs, dans la pollinisation et la dissémination des plantes.

Pour réduire l'importance cette cause de mortalité et faciliter l'acceptation des éoliennes par le grand public, des chercheurs américains ont étudié l'incidence de l'augmentation de la vitesse de démarrage du rotor sur la mortalité des chauves-souris.

Chez les éoliennes aussi, la vitesse tue


Chauve-souris victime d’une collision avec les pales d’une éolienne
Chauve-souris tuée par les pales d’une éolienne dans les Appalaches. © Chris M CC by

Edward Arnett, Manuela Huso, Michael Schirmacher et John Hayes ont ainsi démontré qu'en augmentant la vitesse seuil du vent à laquelle le rotor d'une éolienne commence à tourner, le nombre de chiroptères tués peut être significativement réduit.

En passant d'une vitesse de démarrage conventionnelle de 13 à 14,5 km/h à une vitesse de 17,7 km/h lors des périodes les plus critiques (périodes de migration), la mortalité baisse de 44%, parfois jusqu'à 93%, en réduisant la production électrique annuelle de moins de 1%.

L'étude a porté sur 12 éoliennes du comté de Somerset (USA), dans le Appalaches, au cours des étés et automnes de 2008 et 2009. Au moins une chauve-souris tuée par nuit était découverte, avec un taux 3,6 à 5,4 fois plus important lorsque la vitesse de démarrage n'était pas abaissée.

Avec le choix de l'implantation des fermes d'éoliennes en dehors des couloirs de migration, l'augmentation de la vitesse de démarrage des aérogénérateurs permettrait donc de réduire sensiblement l'impact écologique de cette énergie renouvelable, la rendant ainsi un peu plus durable.


Source:

Edward B. Arnett, Manuela M.P. Huso, Michael R. Schirmacher et John P. Hayes, 2010. Altering turbine speed reduces bat mortality at wind-energy facilities. Frontiers in Ecology and the Environment (e-View)
doi:10.1890/100103
Le communiqué de presse en anglais paru sur Physorg:
http://www.physorg.com/news/2010-11-slight-turbine-significantly-mortality.html