Et pourtant… bien souvent, ces formations restent très (trop) orientées “recherche” et demeurent désarmées par rapport aux demandes des employeurs.

    Trop de théorie et manque de compétences pratiques:

  • compétences techniques (SIG, gestions des eaux usées, des déchets),
  • compétences en ingénierie (mécanique, thermique et électronique pour les énergies renouvelables et la performance énergétique,
  • compétences en communication et en animation ou en gestion de projet,
  • droit de l’environnement ou gestion des risques

     Si l’agronomie, les métiers de l’eau ou de l’aménagement du territoire ont su prendre le virage “durable”, les filières scientifiques sont à la traine, comme le montre le retard français en biotechnologie, écotechnologie et autres greentechs.

     Pourquoi ce retard ? Un manque d’investissement, mais aussi une rigidité de la culture universitaire, bousculé par ces formations nécessairement transversales, et non pas cantonnées à la biologie ou à la physique, ni même aux sciences “dures” ou aux sciences humaines.

    C’est fondamentalement vrai d’après mes propres observations, même si cela commence à bougé, cela reste trop timide. Preuve en est du master “Environnement Espace littoral” de La Rochelle, qui associait biologie, géographie, droit, mais selon un rapport de 90/5/5 %, sans aucune composante économique ! C’est un pas dans la bonne direction, à poursuivre absolument.

    Autre raison invoquée, tout aussi juste à mes yeux, le manque de visibilité (et donc de communication) de ces formations et de leurs débouchés. Encore une habitude dommageable du monde universitaire à bousculer. A tel point que j’en suis rendu à faire moi-même la promotion de ma formation en gestion de projet !

 

    Enfin, dernier problème, l’inadéquation entre les formations et les métiers du développement durable. Il y a pléthore de formations en écologie dont mon master en génie écologique) et autre diplômes de “gestion de la planète” (excusez du peu ;) ). C’est ce que demandent beaucoup de jeunes (dont moi) qui désirent s’investir dans l’environnement, mais il y a très, très peu de postes. Tandis que moins de jeunes s’orientent dans la gestion des eaux ou la mécanique et l’électronique essentielles aux greentechs (cf schémas).

Répartition_des_formations_dans_l_environnement_2002 Repartition_des_emplois_dans_l_environnement_2002

    Une meilleure information sur les métiers du développement durables, les compétences utiles et recherchées et les perspectives d’emploi est essentielle pour que les étudiants puissent efficacement construire leur projet éducatif et s’engager dans le développement du XXIème siècle: le développement durable, à la fois économique, social et environnemental.

    Et vous autres, anciens universitaires, qu’en pensez-vous ? Pas d’accord ?

Source:

B. Perucca, 30/07/09. L’université française n’est pas assez engagée dans les diplômes “verts”, Le Monde.

Institut Français de l’Environnement, 2004. Le développement des formations initiales en environnement.