Quelle est la différence entre ces trois types de revue ? Elle est dans le lectorat ciblé et donc dans les objectifs attendus vis-à-vis de ce lectorat. Ceci conditionne ainsi le contenu des revues et la forme adoptée par leurs articles.

Revue à destination des scientifiques

La revue scientifique, en dehors de parler de science, ce qui est évident, s’adresse aux scientifiques. Sa mission est donc de transmettre des savoirs à des spécialistes.

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Nature, revue scientifique née en 1869 - Couverture du n°1. © Nature - Source: Wikipédia
Cette revue est l’une des revues scientifiques internationales les plus prestigieuses.

Elle doit donc respecter les principes de la démarche scientifique: hypothèse de départ suite à une observation, référence aux travaux antérieurs validés, expérimentation reproductible, collecte de des résultats, analyse et interprétation, discussion sur les limites des conclusions obtenues. Ces principes, rigoureux, sont nécessaires pour pouvoir ensuite prouver les assertions d’un chercheur. Sans cela, ce ne serait plus de la science.

La structure des articles scientifiques découle de cela et c’est cette rigueur qui, hélas, rend les rend en général si indigeste, même si certains chercheurs peuvent exceller dans la rédaction d’article ch… , comme le montre K. Sand-Jensen dans How to write consistently boring scientific literature (découvert via Enro).

Revue pour le grand public et les néophytes

La revue de vulgarisation vise un tout autre public (quoique…): la société dans son ensemble, c’est à dire le grand public. Celui-ci s’intéresse à la science, ou on lui inculque des éléments de connaissance scientifique pendant son éducation, parce qu’il vit dans un monde complexe et éminemment scientifique: effets positifs ou (parfois “et”) néfastes des médicaments, des produits de nettoyages, des additifs alimentaires, des émissions des matériaux ou des machines, de l’environnement… Désormais, le discours des décideurs, des commerçants, des médias s’appuie et utilise, parfois à mauvais escient, sur la science pour présenter et expliquer leurs actions. Le citoyen a donc besoin d’être en mesure de comprendre ce qu’on lui “vend” et, plus difficile encore, de trier le bon grain de l’ivraie dans tout le discours qu’on lui sert.

La_Hulotte_-_revue_de_vulgarisation_nature_no_97.jpgLa hulotte, revue de vulgarisation le plus lu dans les terriers. © La hulotte
L’humour des textes et des dessins est l’un des principaux moyens de médiation de cette revue.

C’est ici qu’intervient la vulgarisation –ou médiation– scientifique, notamment au travers de la revue de vulgarisation. Le contenu de cette revue doit donc être accessible à ce public dont les connaissances scientifiques sont limitées, au moins dans certains domaines (et ce même pour un chercheur, un biologiste n’étant souvent guère familier avec la physique quantique). L’essentiel du travail est donc dans l’écriture d’un texte qui parle au lecteur: facile et agréable à lire, en phase avec la réalité des lecteurs, avec de nombreux exemples concrets, etc. sans oublier les illustrations, en particulier les infographies ! Tout est fait pou faciliter la compréhension du sujet scientifique: ses enjeux, ses applications, ses limites.

Revue pour les praticiens

Dernier type de revue, celui des revues de transfert et de diffusion. Ici, le public est l’utilisateur des résultats de la recherche et des réflexions. On parle aussi de revue professionnelle ou de revue technique.

Le lecteur est donc un technicien, un décideur ou encore un passionné qui est déjà familier avec le sujet et qui cherche à en apprendre plus sur la question et les acteurs impliqués, à améliorer ses pratiques, à découvrir de nouveaux outils et méthodes et la façon de les utiliser. Il est aussi source d’informations par le partage de ses expériences et par le retour terrain qu’il apporte aux chercheurs en termes de besoins et de problématiques.

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Sciences Eaux & Territoires est la revue de transfert de l’IRSTEA (ex-Cémagref). © IRSTEA

Le langage des articles est donc très souvent technique et orienté vers l’application des savoirs et technologies ou bien vers la connaissance du milieu d’application, des relations entre les acteurs de ce milieu, etc.

Pour terminer, retrouvez un tableau synthétique de l'UQAM des différences de valeur informative entre ces types de revues, avec une classification légèrement différente :
  • périodique spécialisé (revue scientifique/savante); 
  • périodique professionnel (revue technique/de métier);
  • périodique d'intérêt général (revue d'info/vulgarisation);
  • périodique populaire (revue grand public/magazine).