Une équipe de chercheurs britanniques a démontré l'efficacité économique de la restauration écologique des écosystèmes, plus particulièrement ceux des milieux arides. Une bonne nouvelle alors que les États se sont engagés à la Conférence de Nagoya à restaurer 15% des écosystèmes dégradés dans le monde d’ici 2020.

Rappelons que les milieux arides et semi-arides représentent 30% des terres émergés, jusqu’à 50% dans les pays en développement. D’autre part, s'ils sont hostiles et agronomiquement peu productifs, les milieux arides sont riches en biodiversité du fait même de leur hostilité et des adaptations que déploient les organismes pour s'y développer.

Pourtant, ces milieux sont fragiles et menacés, notamment par l'exploitation du bois de feu, le surpâturage, l'agriculture intensive ou encore l'urbanisation.

L’équipe du professeur Adrian Newton et de la chercheuse Jenny Birch de l'Université de Bournemouth (Royaume-Uni) a donc évalué l’importance des bénéfices (bois de feu, tourisme, séquestration du carbone, etc.) et des coûts (plantation, réduction de l'élevage, lutte contre les incendies…) de la reforestation en fonction du mode de restauration choisit.

La méthode douce plus forte que la méthode forte

La comparaison avec des simulations informatiques des données obtenues au travers de la littérature scientifique et d'interviews des acteurs locaux, dans le cas de 6 zones arides d'Amérique Latine, a révélé l’intérêt économique de ce type d’opération.

Projet de reforestation par plantation au Burkina Faso © Agricultural Research Service, domaine public

Le plus souvent, ce sont les méthodes qui favorisent la régénération naturelle qui se révèlent avoir le meilleur rapport coût/efficacité, même si par endroit des méthodes lourdes, comme la replantation, peuvent aussi être économiquement intéressantes.

Jusqu’à présent, il y avait peu de preuves quant à l'efficacité économique de ces opérations bien que des milliards de dollars soient dépensés chaque année dans des entreprises de restauration écologique.

L’étude de l’Université de Bournemouth apporte donc un peu plus de crédibilité à ces opérations de lutte contre les effets de la dégradation de l'environnement, en particulier dans des pays aux ressources financières limitées.

Source

Communiqué de presse en anglais fournit le 22/11/2010 par Alphagalileo:
Research demonstrates the cost effectiveness of ecological restoration

http://www.alphagalileo.org/ViewItem.aspx?ItemId=90362&CultureCode=en