Mais ces lieux isolés, en dehors de la compétition qui régnait sur les continents, sont aussi plus sensibles aux espèces invasives introduites par l'Homme. Les marins ont en effet apporté sur ces îles des animaux pour assurer leur subsistance (lapins, chèvres, etc.) ainsi que des voyageurs clandestins (rats et souris, puces, maladies...). Les écosystèmes de ces îles ont alors été gravement perturbés, menant à l'extinction de nombreuses espèces.

    Avec l'essor de l'écologie, en tant que science et que conscience, des programmes ont été mis en place pour lutter contre cet état de fait et réduire l'impact humain. Des limitations sur l'immigration des espèces et des plans de régulations ont donc été instaurés.

Le cas de l'île Macquarie

    L'exemple de l'île Macquarie, entre Australie et Antarctique, est très parlant à ce sujet. Cette île, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, abrite une base scientifique et fait l'objet d'études et de plans de gestion écologique.

1870: introduction de Lapins et de Chats. Les lapins se reproduisent... comme des lapins et se multiplient très fortement, causant de grands dommages à la flore locale, entraînant disparition d'espèces, modification du paysage et accroissement de l'érosion (absence de végétation pour protéger les sols du vent et de la pluie).

1970: programme d'éradication des lapins à l'aide du virus de la myxomatose.

1980-2000: les chats, prédateurs des lapins, se rabattent sur un autre gibier, les oiseaux marins.

Un second programme d'éradication a alors été mis en place pour réguler la population de chats.

2000+: Profitant de l'éradication des chats et de conditions climatiques favorables, les populations de lapins menacent à nouveaux la végétation de l'île.

    L'introduction d'espèces invasives posent donc de graves problèmes aux écosystèmes des îles et la lutte contre ce fléau est compliquée et coûteuse (36 millions €). Cette lutte commence à s'organiser, avec le programme "Aliens in Antarctica" ou la stratégie européenne de lutte contre les espèces invasives, mais nécessite que les opérations fassent l'objet d'études d'impacts et de risques précises "pour considérer et planifier les effets indirects et faire face aux coûts engendrés" rappelle D. Bergstrom, de l'Australian Antarctic Division.


Pour aller plus loin et sources:

J. Bienvenu, 21/01/09. Sur l'île Macquarie, le lapin fait de la résistance. Le Monde.fr.

MaxiSciences, 13/01/09. L'extermination des chats a des effets néfastes sur les espèces de l'île Macquarie.

CNRS, 21/04/08. Flore indigène menacée par envahisseurs.